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Title: Géohistoire architecturale et urbaine de Constantine 1837-1962
Other Titles: connaître un héritage bâti pour reconnaître un patrimoine
Authors: Acheuk-Youcef, Maïssa
Belabed Sahraoui, Badia
Bernard, Gauthiez
Keywords: Héritage architectural et urbain
Géohistoire
Histoire de l'architecture
Période coloniale française
Histoire urbaine
SIG-Historique
Constantine
Issue Date: 2022
Publisher: Université Constantine 3 Salah Boubnider, Faculté d’architecture et d’urbanisme
Abstract: Constantine, possède un héritage architectural et urbain datant de la période 1837-1962, riche, dominant dans son paysage urbain mais encore très largement méconnu. La production d’une connaissance sur cet héritage constitue le premier pas vers sa reconnaissance et ainsi sa mise en valeur. Avant d’envisager son devenir, il importe d’abord de l’identifier, de le caractériser et de comprendre ses logiques de production en retraçant son histoire. En particulier, la géohistoire urbaine et architecturale de cet héritage apporte une connaissance approfondie et une compréhension de comment, quand, où, pourquoi, et par qui, cet héritage de la ville dans son ensemble et à ses différentes échelles a été produit. Pour ce faire, ce travail de recherche est basé sur une historicisation de l’espace bâti à ses différentes échelles urbaines et architecturales, impliquant l’identification, la documentation et la datation des objets de cet espace. Cela implique également l’étude systématique de son processus de production aux échelles de la ville, des quartiers, des lotissements, des sous-lotissements, des rues et enfin des architectures, à travers une approche géohistorique. Ainsi pour connaître cette architecture produite, il s’agit alors d’appréhender l’espace urbain de Constantine dans son évolution historique, sociale et spatiale en identifiant, caractérisant et datant aux différentes échelles, les opérations d’urbanisme et l’architecture à l’échelle du bâti. Considérant que chaque nouvel objet dans l’espace nécessite la mobilisation de plusieurs acteurs, il apparaît nécessaire de mettre en évidence la complexité de ce jeu d’acteurs publics et privés : pouvoirs civil et militaire, société civile, architectes et bâtisseurs. À l’échelle du bâti, il s’agit également de mettre en exergue la richesse et la diversité architecturale du patrimoine bâti et d’identifier les registres architecturaux de cet héritage. Pour aboutir à ces objectifs, cette recherche croise en permanence la réalité matérielle du terrain d’étude, première source historique vivante à interroger, avec l’analyse de nombreuses sources historiques archivistiques inédites, graphiques et écrites (plans à différentes échelles, permis de construire, dossiers de rues, rapports, procès-verbaux, correspondances, etc.) résultant d’un important travail de dépouillement mené dans différentes archives dispersées entre l’Algérie et la France, représentant plus de 10 000 sources d’archives historiques de première main collectées et mobilisées. Cette démarche inclut également la constitution d’un SIG historique pour le patrimoine architectural et urbain de Constantine (1837-1962), ce qui n’existe pas encore pour la ville, à partir de la capitalisation des données archivistiques. Les données sont spatialisées par le biais d’une cartographie historique et de leur géoréférencement. Ce travail a permis également de produire une analyse spatiale et une cartographie détaillée et rigoureuse des transformations de la ville, ainsi qu’une datation précise du bâti à ses différentes échelles entre 1837 et 1962. Cette base de données numérique pour la connaissance de cet héritage, à l’échelle du bâti et de la ville pourrait contribuer au développement d’un instrument de sensibilisation, d’aide à la décision, de protection et de valorisation de cet héritage architectural et urbain. Ainsi pour connaître en profondeur l’héritage architectural et urbain de Constantine datant des XIXe et XXe siècles, pour sa reconnaissance, protection et mise en valeur, cette thèse de Doctorat s’articule en trois grandes parties. La première partie traite de l’histoire spatiale du territoire qui retrace, depuis la prise de Constantine par les troupes françaises jusqu’à la fin de la période coloniale, les évolutions et les différentes logiques de la production de l’espace à l’échelle du territoire de la ville, y compris les grandes infrastructures. Elle retrace les importants et profonds changements apportés à l’espace de la ville dans le contexte d’une conquête militaire violente en 1837, suivie par 125 années de colonisation. Elle permet d’appréhender chronologiquement les différentes transformations à l’échelle du territoire de la ville de Constantine entre 1837 et 1962, ainsi que les logiques de la production de l’espace urbain pendant cette période et les jeux d’acteurs impliqués dans chaque phase. Elle met alors en évidence et étudie en détail, à l’échelle de la ville dans son intégralité, la complexité de la matérialité de l’espace constatée aujourd’hui, à travers une histoire de la production de l’espace urbain entre 1837 et 1962. Pour cela, il s’agit de mettre en exergue et d’analyser les interactions dans la fabrication de la ville avec les différents pouvoirs et contextes, selon les différentes périodes. Il s’agit également de montrer la complexité du processus de décision entre les différents acteurs pour chaque opération. Cette production a en effet impliqué de nombreux jeux d’acteurs publics (militaires et civils) comme privés dans des contextes politiques différents, que ce soit à l’échelle locale (Constantine), à l’échelle centrale (gouvernement général à Alger) ou à l’échelle de la métropole (Paris). Les nombreux et importants changements politiques comme ceux des acteurs décisionnels successifs aux différents échelons ont eu un impact sur l’aménagement de l’espace urbain à Constantine, en mettant en scène des stratégies et des intérêts opposés, dans la dynamique complexe de la politique coloniale. En plus de l’évolution successive de la ville à travers les différentes opérations d’aménagement, l’histoire des grandes infrastructures urbaines créées et développées à Constantine tout au long du XIXe et du XXe siècle, est retracé, y compris celles de plusieurs infrastructures industrielles et techniques remarquables. Retracer cette histoire spatiale et comprendre toutes ces logiques de transformation et de fabrication de l’espace urbain est nécessaire en effet pour connaître d’abord les valeurs historiques de ce patrimoine. Ainsi, l’autre apport de cette première partie a été d’appréhender le patrimoine architectural et urbain à l’échelle du territoire, afin de comprendre le tissu urbain dans son ensemble, à l’échelle de toute la ville, pour connaître cet héritage bâti à cet échelle et dégager de premières valeurs patrimoniales (historique, urbaine, architecturale, esthétique, techniques, des acteurs) de ce territoire et des infrastructures datant de cette période. La deuxième partie traite de l’histoire à l’échelle des quartiers et des opérations d’urbanisme et en particulier aux échelles des lotissements, sous-lotissements et rues. Le processus des transformations dans la ville existante (Rocher) et l’histoire approfondie des nouveaux quartiers, sont retracés. En effet, la ville de Constantine a connu pendant la période coloniale française d’une part des opérations d’urbanisme successives qui se sont traduites par des interventions – destructions, transformations, réaménagements – sur le tissu ancien existant (Rocher) où habitait jusque-là la majorité de la population autochtone. Il y a eu d’autre part, des opérations relatives aux extensions au-delà du Rocher à travers la création de nouveaux quartiers, dans une seconde étape, afin de répondre au besoin de développement de la ville, dû à l’accroissement progressif de la population suite à l’expansion coloniale. Ces extensions et quartiers au-delà du Rocher datant de cette période, ont été très peu étudiés et leur histoire avec leur processus d’édification restent largement méconnus. L’histoire des quartiers du Coudiat-Aty, Sidi Mabrouk, El Kantara, Saint-Jean, Saint-Antoine, Faubourg Lamy et Bellevue est alors retracée en profondeur, en montrant notamment les acteurs et les multiples interventions publiques et privées en termes de maitrise d’œuvre, maitrise d’ouvrage et financement de ces opérations d’aménagement. Ainsi l’autre apport de cette deuxième partie est de connaître l’histoire de ces quartiers en détail en décomposant, identifiant et datant leurs lotissements, sous-lotissements et rues. Elle montre leur édification progressive depuis leur genèse jusqu’à leur achèvement. Cela a permis de dégager d’autres valeurs patrimoniales, à ces échelles. La troisième partie traite de l’histoire de l’architecture à l’échelle des bâtiments produits entre 1837 et 1962 dans les différents secteurs de la ville ainsi que l’évolution des modèles architecturaux et leur circulation. Elle permet de mettre en exergue l’histoire et la richesse de la production architecturale à Constantine pendant les XIXe et XXe siècles à travers l’identification, la caractérisation et la datation de ces architectures dans la ville à travers une classification spatiale, par quartier et rue. Elle traite également de la question importante des acteurs privés de la production de la ville. En effet, les acteurs publics et privés sont présents tout au long de la période dans le développement de la ville. Dans cette partie, seront identifiés et étudiés les bâtisseurs et autres professionnels du bâtiment (architectes, entrepreneurs, ingénieurs, sculpteurs, urbanistes) qui ont exercé à Constantine en marquant le paysage urbain de leur empreinte, et qui pour leur quasi-majorité sont restés jusqu’à aujourd’hui méconnus. Il en est de même pour les acteurs industriels et investisseurs privés, qui ont joué également un rôle important dans la fabrication de l’espace. Aussi, cette partie analyse transversalement les différentes formes d’habitat et leur évolution, à travers l’étude des typologies architecturales domestiques. Elle examine également la circulation des modèles d’architecture et d’urbanisme entre Constantine et la métropole, et enfin la question importante dans un contexte de colonisation des traitements différentiels entre Algériens et population européenne dans l’espace urbain, à travers l’analyse de certaines opérations et programmes d’habitat. L’autre apport de cette troisième partie est alors l’approfondissement des valeurs patrimoniales, d’un point de vue architectural, historique, esthétique et technique, à l’échelle du bâti (échelle de l’architecture). Elle met ainsi en exergue la diversité et la richesse architecturale dans la ville, mais également les différents programmes qui se sont succédés, nous permettant de comprendre pourquoi, comment, quand, où, par qui, ils ont été réalisés mais aussi à qui ils étaient principalement destinés.
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