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Title: Les minarets ziyanides entre modèles andalous-maghrébins et identification locale en vue d'une réinterprétation
Authors: Benabadji, Leila
Bencherif, Meriama
Keywords: Minaret
Dynastie ziyanide
Andalou-maghrébin
Analyse morphologique
Identité
Interprétation contemporaine
Issue Date: 2021
Publisher: Université Constantine 3 Salah Boubnider, Faculté d’architecture et d’urbanisme
Abstract: Tlemcen a été marquée par plusieurs courants civilisationnels (almoravide, almohade, ziyanide, mérinide, ottoman et français). Elle est considérée comme l’une des villes les plus authentiques du grand Maghreb dont le patrimoine architectural a fait d’elle un musée à ciel ouvert. Mais, ce sont les ziyanides, appelés aussi Beni-Abd-El-Wad, qui marquèrent la ville d’une empreinte inaltérable en faisant d’elle une ville royale qui s’affirme comme un pôle des sciences et des Arts. Elle s’est transformée en lieu de rayonnement culturel musulman, par la construction de plusieurs édifices à caractères civils et religieux, tels les minarets où les mosquées y furent dépourvues à cette époque. Le minaret est un élément rajouté à la mosquée, perceptible grâce à son élancement de tour qui est spécifique de l’architecture musulmane, à la fois signe de religiosité et de pouvoir. Il est devenu l’un des composants les plus importants dans la mosquée. Sa conception nécessita, à cet effet, des savoirs pluridisciplinaires. Il a participé durant les époques islamiques à l’enrichissement des arts, de par la rivalité entre les gouverneurs et les sultans à travers les différentes dynasties. Il occupe une place particulière dans la civilisation musulmane. C’est un registre surprenant de toutes les périodes historiques que l’art islamique a traversé à travers le monde. L’expression et l’esthétique de cet élément emblématique a donné une spécificité à l’art islamique, étant donné son contenu dans la créativité des formes géométriques et décoratives avec un langage architectural basé sur l’ornementation florale, géométrique et calligraphique sans aucune représentation figurée. Le minaret ziyanide est venu combler le manque de la mosquée almoravide qui en était dépourvue. Il est caractérisé par l’élégance, l’originalité et la proportion harmonieuse de sa forme avec la grandeur de la mosquée. Il forme un ensemble harmonieux lié à des invariants plastiques (proportions, angles privilégiés, etc.), basé sur la géométrie appelée « sacrée » régie par des lois statiques et constantes. Un fond mathématique soucieux d’équilibre et de proportions, la décoration du minaret constitue le signe distinctif d’une identité ethnique primordiale, marquant le profil de la civilisation islamique. Il a donné, de par sa définition ornementale, une référence architecturale spécifique à la région de Tlemcen par rapport aux autres villes du Nord de l’Afrique. La production architecturale en Algérie traverse une phase de profonde mutation depuis l’indépendance. Les édifices contemporains, en particulier les minarets, sont nourris d’une grande frustration stylistique, tiraillé entre une volonté d’affirmer les spécificités locales et celles de marquer une époque avec des styles contemporains souvent importés qui dénaturent le paysage urbain. Par ailleurs, ils sont confrontés au multiculturalisme, dû à la richesse civilisationnelle du patrimoine architectural algérien. Néanmoins, une œuvre architecturale est définie par ses valeurs intrinsèques constituant son identité, laquelle est basée sur les éléments décoratifs qui la composent. Cette richesse architecturale est due à plusieurs paramètres, sur lesquels une multitude interrogations ; nous sont suggérées : Comment identifier les caractéristiques spécifiques de cette région ? Quels sont les éléments architecturaux représentatifs d’une architecture traditionnelle, symbole de l’identité locale ? Par ailleurs, la monographie architecturale et stylistique des minarets du Maghreb et de l’Andalousie a été, paradoxalement, à peine étudiée par les architectes. Peu de recherches scientifiques se sont intéressées à leur architecture (structure et décors). La majorité des travaux de recherches ont été menés par des archéologues et des historiens dont l’approche était plutôt descriptive. Ces études ne s’intéressaient guère à l’identité stylistique de l’édifice, mais plutôt à la dimension chronologique et les changements produits dans le temps au détriment de leur contenu stylistique. Une approche qui les a induits alors à tirer des conclusions intuitives, à dresser des classifications peu significatives et à fonder des théories hypothétiques. En effet, les chercheurs ont attribué à l’unanimité le modèle structurel et stylistique du minaret ziyanide à une imitation des minarets almohades. A l’instar de ce constat, notre recherche s’est confrontée à cette confirmation analogique. L’objectif est, de répondre aux questions posées, précédemment, afin de comprendre le système morphologique et artistique du minaret ziyanide et mettre en exergue la forme traditionnelle d’une architecture authentique propre à la localité de Tlemcen. Notre étude se focalise sur le système identitaire du minaret ziyanide en explorant sa structure, ses éléments décoratifs et plastiques qui le composent, en s’appuyant sur l’analyse morphologique des formes développée par le Laboratoire de l’Analyse de Formes à Lyon. Cette méthode résulte du structuraliste dont le fondement est relatif à l’identité nominale des objets. En effet, les outils de cette méthode permettent une lecture de la structuration de l’objet étudié et de l’agencement de son traitement architectonique. Ceci nous permettra la mise en place d’une base de données architectoniques référentielles reflétant les caractéristiques intrinsèques de cet élément spécifique de l’architecture musulmane en Algérie en vue d’une réinterprétation contemporaine. A cet effet, il doit refléter la tendance architecturale de l’époque et non sombrer dans un mimétisme qui reproduit à l’identique des minarets historiques, appartenant à des registres lointains. Pour répondre aux interrogations soulevées, la présente recherche s’inscrit dans une approche diachronique, permettant de comprendre la naissance et l’évolution de cet édifice monumental afin de cerner son architecture et son langage décoratif. La démarche consisterait donc à explorer l’objet empirique, possédant des propriétés morphologiques et stylistiques en vue de l’identification de sa structure et de ses expressions décoratives reliées à un contexte culturel. De même, ses propriétés intrinsèques sont mises en place afin de mettre en évidence ce qui fait son identité. Notre corpus ne prend en compte que le nombre de minaret construits par la dynastie ziyanide qui s’avère restreint mais représentatif par le particularisme de son environnement. Pour obtenir des résultats significatifs, on a jugé indispensable d’enrichir la collection par des minarets appartenant à d’autres dynasties, à condition que les critères de sélection soient fondés sur la temporalité et sur l’aire d’étude déterminée au préalable. Cette recherche s’intéresse à l’aspect extérieur du minaret, à savoir les différents composants de sa forme et l’organisation structurelle de son élévation ainsi que la variation plastique de son ornementation basée essentiellement sur le rapport proportionnel utilisé par ses bâtisseurs. Elle est structurée en trois niveau analytiques : structurel, plastique et stylistique dont l’enjeu est d’authentifier l’identité architecturale du minaret ziyanide par apport aux minarets andalou-maghrébins. Les outils de l’analyse ont servi de soubassements pour les trois niveaux d’étude, lesquels ont permis de mettre en lumière l’architecture du minaret ziyanide, sous un angle morphologique. Le premier niveau d’analyse a été investi pour explorer la structure fondamentale du minaret ziyanide qui a consisté à scruter le minaret en considérant les descripteurs liés à sa structure primaire : A partir du modèle intelligible attaché à l’ensemble de la collection, des schémas ont été réalisés pour déterminer cette organisation codifiée. Une décomposition méthodique des formes architecturales a été entreprise pour tous les spécimens du corpus, et ceci par l’observation systématique, ce qui a permis de relever les variations morphologiques perceptibles. Au deuxième niveau, l’analyse des formes plastique s’est focalisée sur la forme entant que structure secondaire. Une exploration qui complète les résultats du premier niveau. Après la mise en évidence des classes et les structures morphologiques, ces dernières ont été ré-observées dans une optique comparative. Dès lors, nous avons repéré les différentes segmentations définies par lyse, correspondant à des formes. Selon la position homologique de chaque segment, les résultats ont permis de relever les segments discriminants qui procèdent à la désignation du style. Au troisième niveau d’analyse stylistique, nous avons abordé en premier volet, l’esthétique du minaret dans son élément le plus représentatif, en l’occurrence, le réseau losangé. Puis nous avons tenté de comprendre cette forme ornementale spécifique de ces régions, en mettant un protocole analytique adéquat basé sur la morphologie du motif qui compose le réseau losangé. Pour ce faire, il a fallu d’abord déterminer les proportions utilisées dans la conception du réseau, afin de voir ce qui caractérise la grille ziyanide. Le second volet l’analyse stylistique se penche sur l’usage de l’arc dans le décor du minaret. Cet élément architectural est l’un des composants incontournables dans la conception structurelle mais aussi dans l’ornementation des minarets. Cependant, notre périmètre d’étude est composé de différentes typologies d’arcs. L’élaboration typologique a été entreprise pour toute la collection d’étude, un classement typologique diachronique effectué en amont a été réalisé selon les critères les plus pertinents. Il s’agit de chercher les éléments permettant de caractériser morphologiquement l’arc ziyanide en faisant intervenir l’approche comparative. A cet effet, des résultats innombrables sont enregistrés, dans les trois niveaux. Cette recherche nous a permis de conclure grâce à la méthode d’analyse morphologique des formes que la structure morphologique du minaret ziyanide constitue une organisation spatiale de segments propre à cette dynastie. En effet dans le premier niveau, nous avons mis en évidence le système morphologique du minaret ziyanide se caractérisant par une identité structurelle manifesté par des nouveaux segments jamais observé sur les minarets traditionnels de l’aire d’étude. Dans le deuxième niveau, des procédés inédits de recouvrement et de couronnement ont vu le jour au cours du règne ziyanide. Quant au dernier niveau, l’étude stylistique a relevé des procédés mis en œuvre par les bâtisseurs de l’époque ; une hybridation à deux dispositifs a permis la naissance de nouvelles configurations, une simplification de la forme ornementale et enfin des formes inventées qui ne ressemblent guère aux formes ancestrales.
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Appears in Collections:Architecture et Urbanisme/ هندسة معمارية وتعمير

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