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Title: Vulnérabilité urbaine des villes algériennes face au risque d'inondations
Other Titles: cas de la ville de Batna
Authors: Harkat, Naim
Chaouche, Salah
Keywords: Risque
Inondation
Vulnerabilite
Aléa
Enjeux
Spatialisation
Batna
Issue Date: 2021
Publisher: Université Constantine 3 Salah Boubnider, Faculté d’architecture et d’urbanisme
Abstract: Depuis la nuit des temps, l’homme semble particulièrement vulnérable et cherche à se protéger contre les risques de diverses natures en adoptant des comportements pour gérer les phénomènes dommageables auxquels il est exposé. Si tous les espaces sont concernés, les villes semblent concentrer les risques et favoriser à la fois leur augmentation et leur diversification. Ce constat unanimement partagé, pose la question de la relation entre le risque et l’urbanisation. Si tous les territoires sont concernés, la ville semble particulièrement concentrer les risques, notamment naturels, auxquels l’homme demeure vulnérable, en favorisant à la fois leur augmentation et leur diversification. Dans l’histoire, le phénomène d’urbanisation a toujours été lié à la présence de l’élément hydrique. Les cours d’eau furent ainsi propices aux regroupements humains et au développement d’activités économiques et sociales engendrant aujourd’hui les plus grandes agglomérations urbaines. Dans ce contexte, beaucoup de spécialistes s’accordent à dire que la relation entre ville et cours d’eau n’est pas linéaire dans l’histoire, mais plutôt ponctuée par des interactions entre le risque d’inondations et l’urbanisation effrénée, d’une part, et par l’alternance de phases de crue et de périodes d’accalmie, d’autre part. Ainsi, l’augmentation de ce risque n’est pas liée à la ville elle-même, mais aux choix urbanistiques qui l’ont façonnée. Les inondations, qui représentent 43 % des catastrophes naturelles recensées ces dernières années, constituent le risque le plus répandu dans le monde. À l’instar des autres pays méditerranéens, la série d’inondations catastrophiques qui a frappé l’Algérie de manière répétitive ces derniers temps, rappelle aux riverains et aux pouvoirs publics l’omniprésence du risque. Leurs effets sont durement ressentis du fait de la concentration des biens, des activités et des personnes dans des zones submersibles. En Algérie, il n’existe pas de villes traversées par de grands fleuves ou de grandes rivières. En revanche, rares sont les centres urbains, villes ou agglomérations de différentes tailles qui ne sont pas traversés par des oueds. Les inondations sont causées principalement par un ruissellement violent et rapide, généré par des précipitations orageuses soudaines, qui submergent de façon brutale des secteurs urbains bas ou logeant les lits de ces oueds à sec la plus grande partie de l’année. Face à l’urbanisation galopante de la majorité de nos villes et à l’accroissement démographique conséquent, les solutions proposées pour faire face au risque de crues exceptionnelles se sont fondées essentiellement sur l’idée stipulant que la technique pourrait supprimer le risque. Autrement dit, les réponses se limitent en théorie à l’étude de l’aléa. Or, à travers cette recherche, l’accent sera mis plutôt sur l’analyse de la vulnérabilité de nos villes algériennes, au lieu de prendre en compte uniquement l’aléa « inondations », comme ce fut le cas depuis fort longtemps. À l’instar de beaucoup de villes algériennes, Batna est l’une des agglomérations urbaines les plus exposées au risque d’inondation, où de fortes crues interviennent en moyenne toutes les 3 à 4 ans. La vulnérabilité de cette ville, qui concentre tant d’enjeux humains, matériels et environnementaux, semble aujourd’hui s’accentuer face à ce type d’aléa qu’elle encourt. Implantée sur un site légèrement en pente, la ville de Batna est traversée par deux importants oueds et entourée par un relief très accidenté. Cette situation lui confère le statut de « ville-assiette », vulnérable au risque récurrent d’inondation. Plusieurs spécialistes s’accordent à dire que la plupart des méthodes actuelles d’analyse du risque lié à l’aléa « inondation » se limitent à l’hydrologie du bassin versant. Or, se limiter à ces aspects, souvent figés, risque d’induire en erreur les décideurs et constitue une entrave à la bonne gestion de ce risque majeur. C’est dans cette optique que notre recherche a tenté de clarifier en premier lieu, la relation dialectique régissant le phénomène d’urbanisation effréné qu’a connu la ville ces derniers temps, et le risque d’inondation. Ensuite, notre recherche s’est tracé un objectif pragmatique qui consiste à éclairer une notion méconnue, jusqu’alors, qu’est la vulnérabilité urbaine et à esquisser les jalons d’une méthodologie de son évaluation. La méthodologie adoptée est construite ainsi autour d’une approche pragmatique scandée par trois paliers d’investigation concernant la spatialisation du risque d’inondation, à savoir l’aléa, les enjeux et la vulnérabilité. Le croisement de cartes thématiques aboutira à l’évaluation objective de la vulnérabilité de Batna à travers une cartographie relativement précise de l’étendue du risque d’inondation menaçant la ville. Sous cette thématique, ce présent travail a été consacré à une recherche compréhensive et herméneutique de la vulnérabilité urbaine des villes algériennes face au risque d’inondation au prisme de l'étude de la problématique spécifique de la ville de Batna. Le premier temps de la compréhension est posé comme une investigation dans le champ thématique et l'environnement théorique par le développement des concepts clés du triptyque du risque : « aléa », « enjeux » et « vulnérabilité » et la prise en compte de la dimension urbain de ce phénomène. Le premier postulat confirmé est que l’analyse du risque passe par la prise en compte du binôme aléa/vulnérabilité qui exprime un état de fragilité d’une aire urbaine et désigne sa propension à subir des dommages émanant d’un danger incertain. Les recherches récentes remettent le concept « vulnérabilité » au centre de la problématique du risque, relevant de ce fait les déficiences de l’approche classique qui se limitait au paramètre « aléa ». Le risque inondation a d'ailleurs été longtemps appréhendé uniquement au travers de la gestion de l'alea (débordement de l'eau). L’étude de la dialectique risque-urbanisation nous a permis de démontrer que les villes sont plus vulnérables aux divers aléas anthropiques et naturels du fait de la concentration des enjeux exposés. La question de l’omniprésence d’enjeux humains, matériels et environnementaux dans la ville amplifie sensiblement les risques urbains, à première vue exogènes, mais aggravés par l’urbanisation. La survenance de plusieurs catastrophes naturelles ces dernières décennies a suscité un débat sans précédent et un intérêt grandissant pour la question en vogue des risques naturels récurrents. Les villes, comme indiqué précédemment, apparaissent donc comme des espaces fortement vulnérables et constituent un terrain propice à la concentration de risques majeurs. La contextualisation de notre recherche au cas algérien révèle que ce dernier ne déroge. Les villes algériennes ne possèdent pas de cours d’eau pérenne (qui coule à longueur d’année), la majorité des catastrophes dues aux inondations sont causées par un ruissellement violent et rapide engendré par des précipitations soudaines et orageuses, qui submergent de façon brutale des quartiers bas construits dans des lits des oueds habituellement secs. Le cas de l’Algérie est particulièrement édifiant dans la mesure où la notion de vulnérabilité est largement occultée dans la gestion des risques urbains. Ce constat nous a orienté la formulation de l’hypothèse suivante : la dialectique régissant la relation entre l'urbanisation effrénée de nos villes et le risque d’inondation qu’elles encourent serait réconciliable dans un cadre de politique nationale globale. À travers le cas de la ville de Batna, nous avons pu illustrer que l’approche méthodologique construite autour de la cartographie numérique des composantes du triptyque du risque constitue une alternative sérieuse quant à l’évaluation objective de la vulnérabilité des villes algériennes. La confection des cartes de vulnérabilité urbaine, obtenues par croisement des deux cartes thématiques portant sur les aléas et les enjeux, nous a permis de délimiter avec une grande précision les secteurs urbains qui seraient particulièrement submersibles au niveau de Batna en cas de crues exceptionnelles. Leur réalisation allie trois outils méthodologiques : la « HecRas-MNT » pour la modélisation hydraulique de l’aléa, l'« Analytic Hierarchy Process » » mise au point par T.L. Saaty et reprise par Florent Renard pour la spatialisation des enjeux vulnérables et enfin la méthode de « vulnérabilité intrinsèque et structurelle » de Marion Tanguy pour la cartographie numérique et la spatialisation de la vulnérabilité urbaine. Au vu des résultats obtenus, nous pensons que la présente méthode, peu gourmande en données, pourrait se substituer facilement aux approches classiques basées, en général, sur l’examen des cartes d’aléa, souvent issues d’enquêtes in situ. Par ailleurs, elle présente l’avantage de recourir à des logiciels de large diffusion tels que HEC-RAS pour la simulation hydraulique et Arc-Gis pour le traitement des données géographiques. Ces programmes informatiques sont accessibles et à la portée des techniciens de nos collectivités locales. En somme, nous estimons que cet outil méthodologique serait aisément applicable à n’importe quelle ville algérienne. Se prêter ainsi à un exercice méthodologique développé à partir d’un cas réel, constitue pour nous le but escompté de la présente recherche. Ainsi, l’accent est mis plutôt sur les outils méthodologiques que sur les résultats propres à la zone étudiée.
URI: http://localhost:8080/xmlui/handle/123456789/225
Appears in Collections:Architecture et Urbanisme/ هندسة معمارية وتعمير

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