La résection intersphinctérienne dans le traitement chirurgical du cancer du bas rectum étude prospective et évaluation

Abstract

Introduction : La résection intersphinctérienne est considérée actuellement comme la meilleure alternative à l’amputation abdominopérinéale pour le traitement conservateur des cancers du tiers inférieur du rectum. Depuis sa première description en1994, elle est de plus en plus utilisée dans les différents centres de chirurgie rectale avec des résultats de plus en plus prometteurs. Objectifs : le but de cette étude est de réaliser la résection intersphinctérienne et d’évaluer ces résultats oncologiques et fonctionnels pour des patients atteints d’un adénocarcinome du bas rectum Patients et méthodes : De 2016 à 2020, 30 patients (20 hommes et 10 femmes) ont bénéficié d’une chirurgie type RIS trans-anale. L’âge moyen a été de 57,5 ans, la distance moyenne tumeur/marge anale a été de 4,26 cm. Les lésions étaient réparties selon la classification TNM comme suit : 2 T2, 28 T3. Une radiochimiothérapie a été réalisée chez 28 patients. Nous avons eu une réponse totale dans 13,4%, pT2 dans 33,3%, et pT3 dans 53,3%. Au total un downstaging a été observé dans 40% des cas. L’infiltration de la marge distale a été observé chez un patient et celle de la CRM chez deux patients. Le taux de complications précoces observées a été de 16,7% et celui des complications tardives a été de 29,99% (RLR, éventrations, métastases à distance, sténoses anastomotiques). La mortalité post opératoire immédiate a été nulle. Résultats : Sur le plan oncologique, la survie globale à 5 ans a été de 92,5% , le taux de récidive locorégionale a été de 10%. Sur le plan fonctionnel, la moyenne du score de Wexner à 18 mois a été de 8,4±2,7. Les patients avaient une bonne continence dans 56,5% des cas, une incontinence mineure dans 31% des cas et enfin une incontinence majeure dans 13%. Des facteurs multiples interviennent dans la qualité des résultats fonctionnels notamment le sexe masculin, l’anatomie du bassin, l’obésité, la localisation de la tumeur/ à la marge anale, la radiothérapie préopératoire et la résection totale ou partielle du sphincter interne. Conclusion : La résection intersphinctérienne est une technique efficace et sûre sur le plan oncologique mais ne peut être appliquer à tous les patients (infiltration du sphincter externe ou des releveurs de l’anus) cependant ses résultats fonctionnels sont considérés comme acceptables. L’intensification du traitement néoadjuvant et la standardisation de la procédure pourraient améliorer les résultats de la RIS à l’avenir.