Relation entre l’obésité de l’enfant et le risque cardiovasculaire à l’âge adulte

Abstract

Introduction : Les maladies cardiovasculaires (MCV) sont la première cause de décès dans le monde et en Algérie. Leur origine est multifactorielle. Il est suggéré que l’obésité de l’enfant est impliquée dans la survenue de désordres cardiovasculaires. Le développement précoce de ces désordres, pendant l'enfance et l'adolescence, peut conduire au décès prématuré par MCV à l’âge adulte. Les revues systématiques et les études individuelles antérieures ayant étudié la relation entre l'obésité de l’enfant et le risque de MCV chez l’adulte ont donné des résultats conflictuels. L’objectif de cette revue systématique avec métaanalyse est d’évaluer de manière critique les données disponibles concernant cette association. Méthodes : La revue systématique a inclus les études de cohortes publiées, reliant l’IMC, mesuré entre 2 et 19 ans, au risque ultérieur de survenue (non fatal ou fatal) de maladies coronariennes (MC) ou d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les études ont été identifiées à partir des bases bibliographiques (Medline et d’Embase) jusqu’au mois de Juillet 2019. Les risques relatifs (RR) ont été extraits des études et combinés en utilisant des modèles à effet aléatoire. Résultats : Sur les 9 954 références trouvées, 16 études avec 10 estimations pour les MC (552 533 individus, 13 576 évènements) et 8 pour les AVC (2 183 786 individus, 28 343 évènements) ont été retenues pour la métaanalyse. L’analyse combinée a montré que les enfants des catégories d’IMC les plus élevées ont 88% plus de risque de MC [RR= 1,88 (1,32-2,68)] et 52% plus de risque d’AVC [RR= 1,52 (1,24-1,86)] à leurs âges adultes, comparativement à ceux des autres catégories d’IMC. Le RR ajusté sur l’IMC de l’adulte égal à [1,83 (1,30-2,59)] pour le risque de MC (2 études), et égal à [1,52 (1,24-1,86)] pour le risque d’AVC (1 étude). Discussion : L’obésité sévère chez les enfants et surtout les adolescents est un facteur de risque des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux. L’évidence que cet effet est indépendant de l’obésité à l’âge adulte reste à établir.