Le diabète « LADA >> (Latent autoimmune diabetes in adults)

Abstract

Introduction: Le Diabète auto-immun latent chez l'adulte (LADA) est une entité dont les caractéristiques cliniques et immunologiques communes à la fois au diabète de type 1 et de type 2, rendent son diagnostic et sa classification difficiles, entravant dans une certaine mesure le choix thérapeutique. Ce travail dont l'objectif principal la détermination de la fréquence du LADA chez les diabétiques de type 2, vise également l'étude des caractéristiques phénotypiques, métaboliques et immunologiques pour une meilleure approche diagnostique et de prise en charge.

Matériels et méthodes: Il s'agit d'une étude observationnelle, transversale à visée descriptive, qui a ciblé une population Constantinoise (Algérie), pendant 18 mois, entre le 18/03/2009 et le 11/10/2010. Les paramètres cliniques et biologiques étudiés sont : l'âge, le sexe, les ATCD de diabète de type 1 et de type 2, le BMI, le bilan des complications, la durée du diabète, la thérapeutiques, l'HbA1C, le peptide C et un bilan immunologique complet (AC GADA, ICA, IA2A, TPOAb). Le diagnostic du LADA a été retenu sur la base des critères du NIRAD group study avec un seuil de positivité des GADA>1,5UI/L

Résultats: un total de 290 patients diabétiques de type 2 ont été inclus, avec un âge moyen de 54 ans de 54 ans ± 9 (30 à 75 ans) chez les deux sexes avec des extrêmes de 30 à 75 ans chez les femmes et de 32 à 72 ans chez les hommes. 113 patients (38,94 %) présentent des antécédents familiaux de diabète dont 36.54% de DT2 et de 2.4% de DT1. La moyenne d'âge à la découverte du diabète est de 46 ± 9 ans (23-70 ans) chez les femmes et 48 ans ±9 (30-68 ans) chez les hommes avec une différence statistiquement significative (p=0,027). L'ancienneté du diabète est respectivement chez les femmes et les hommes de ans ± 7 ans et 6 ans ± 6 ans avec une différence statistiquement significative (p=0,014). 25,5 % étaient sous insuline.

La fréquence du LADA est de 8,6 % (5.7-12.5. IC à 95 %). L'âge moyen des LADA est légèrement inférieur à celui des non LADA (52.17 ± 10.93 vs 54.04 ± 8.93 ans) sans différence significative (p=0.336). Le sexe ratio était de 1 homme pour 2.5 femmes Le BMI et le tour de taille des patients LADA étaient plus bas que les non LADA avec respectivement (27.04 ± 5.26 kg/m³ versus 29.36 ± 4.91 kg/m², p=0,026) et (95.24 ± 11.22 cm, 99.83 ± 10.83 cm; p=0,044). Le C-peptide plus bas chez les LADA (0.10 mmol/l (0.02-0.22] versus 0.22 mmol/l (0.14-0.62] chez les non LADA p=0,0001)). La glycémie était plus élevée (LADA 1.70 g/l [1.29-2.33], Non LADA 1.36 g/l [1.11- 1.811, p=0.028) par contre les médianes des HbA1c étaient identiques. L'ensemble des anticorps : ICA, IA2A et TPOAb étaient significativement plus élevés chez les patients LADA et la fréquence de l'association LADA/TPOAb était de 20 %.

Conclusion: Le LADA dans notre série présente un poids, un BMI et un tour de taille inférieur à celui d'un diabétique de type 2 qui aurait les mêmes caractéristiques en âge, sexe et évolution du diabète. Le phénotype du diabète LADA dans notre série est un patient diabétique étiqueté comme DT2 qui n'a pas été insulinisé et qui n'a pas présenté de cétose spontanée dans les 6 mois post diagnostique de son diabète. Il peut être des deux sexes, son diabète a été découvert avant l'âge de 40 ans et évolue depuis moins de 10 ans. Il est à poids maigre BMI < 25 Kg/m² et possède un effondrement de la fonction ẞ insulaire avec un Peptide-C < 0,20 nmole/l. La présence des AC TPOAB est multipliée 3.5 fois. Ces arguments nous amène à reconsidérer la stratégie diagnostique dans cette population de DT2.