La fertilité après grossesse extra-utérine tubaire

Abstract

Introduction : La grossesse extra-utérine (GEU) ou ectopique est un problème de santé publique, c’est l’implantation du trophoblaste en dehors de la cavité utérine. La localisation tubaire est la plus fréquente (95% à 99%). La préservation de la fertilité est l'une des principales préoccupations des femmes diagnostiquées avec une grossesse extra-utérine. C’est également l’un des principes directeurs dans le choix de l’option thérapeutique en cas de grossesse extra-utérine. Par conséquent, les options thérapeutiques devraient permettre un traitement efficace de la grossesse extra-utérine en plus de limiter le risque de récidive et de préserver la fertilité. Objectifs : Le but principal de notre étude est l'évaluation de la fertilité ultérieure spontanée chez les patientes qui ont été hospitalisées avec un diagnostic de grossesse extra-utérine tubaire et de comparer la fertilité et les résultats reproductifs après la prise en charge chirurgicale et médicale de la grossesse extra- utérine tubaire. Patientes et méthodes : Notre travail est une étude prospective descriptive et pronostique à visée analytique, monocentrique, s’étalant de la période allant du mois d’Aout 2022 au mois de Septembre 2024, prenant en compte 132 patientes présentant une GEU tubaire, prises en charge dans le service de gynécologie obstétrique du centre hospitalo-universitaire de Constantine. Pour obtenir des informations sur la fertilité ultérieure, les participantes ont été suivies depuis le traitement de la GEU jusqu’à l’apparition d’une grossesse ultérieure, ou jusqu’à ce qu’une période d’une année se soit écoulée si elles ne sont pas tombées enceintes. Résultats : Concernant la fertilité ultérieure de nos patientes, on peut noter que 66,7% d’entre-elles (n=88) ont pu concevoir de façon spontanée dans l’année qui a suivi leurs GEU, 33,3% des patientes (n=44) malheureusement n’ont pas pu débuter spontanément une nouvelle grossesse. Le taux de conception était de 72,2% (n=57) dans le groupe de traitement médical par méthotrexate, 62,5% (n=10) dans le groupe de traitement chirurgical par salpingotomie et 56,8% (n=21) dans le groupe de salpingectomie, aucune différence statistiquement significative entre les trois modalités thérapeutiques en termes de conception (p =0,243). Le taux de récidive était de 8,3% (n=11) de la population étudiée, il était comparable entre les trois groupes de traitement (p=0,755). L’état de la trompe controlatérale, l’âge de la patiente et l’âge gestationnel sont des facteurs majeurs qui influencent d’une façon significative la survenue de conception, de même les antécédents de GEU est le seul facteur majeur qui influence négativement et d’une façon significative la récidive d’une grossesse extra-utérine. Conclusion : La fertilité ultérieure est une question essentielle et doit faire partie intégrante de la stratégie thérapeutique. Les résultats de notre étude tendent à confirmer que les méthodes privilégiées pour le traitement de la grossesse extra-utérine ne se sont pas révélées supérieures les unes aux autres en termes de fertilité ultérieure et que la fertilité dépend avant tout des caractéristiques préexistantes des patientes (âge, lésions tubaires et infertilité) plutôt que du type de traitement de la GEU.