Le carcinome épidermoide des voies aérodigestives supérieures

Abstract

Introduction Le carcinome épidermoïde (CE) de la tête et du cou est la tumeur maligne la plus fréquente dans cette localisation anatomique et la septième la plus répandue dans le monde. Il est souvent associé au tabac et à l'alcool. La 4ème et la 5ème édition de la classification OMS en distinguent deux types qui sont de profils étiologique, clinique et pronostique différents : le carcinome épidermoïde HPV-négatif, et le carcinome épidermoïde HPV-positif, dont l'incidence est en forte augmentation. Notre étude avait comme but l’étude du profil épidémiologique du carcinome épidermoïde des voies aero-digestives supérieures (VADS) en Algérie et à rechercher la présence du virus HPV, afin de fournir des données scientifiques aux cliniciens pour améliorer la prise en charge des patients. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude, transversale descriptive et analytique portant sur tous les cas de CE des VADS de l’adulte diagnostiqués dans le laboratoire d’anatomie et cytologie pathologiques du CHU Ben Badis de Constantine pendant une période de trois (03) ans, comprise entre le 01 Janvier 2017 et 31 Décembre 2019. Notre travail consistait en l’étude des paramètres épidémiologiques et histologiques ainsi que la recherche du virus HPV par une étude immunohistochimique à l’anticorps P16. Résultats Au cours de cette étude, 159 patients ont été identifiés comme étant atteints de CE des VADS, ce qui représentait 99,42% du total des tumeurs malignes dans cette localisation anatomique. La moyenne d’âge lors du diagnostic était 61,56 ans ; le sexe prédominant était le sexe masculin et représentait 86,2% des cas. Le tabac était le facteur étiologique le plus répandu, retrouvé chez 79,2% des patients. Le siège de survenue le plus fréquent était le larynx et représentait 50,3% des cas ; L’oropharynx et les cavités naso-sinusiennes représentaient les deux localisations les moins diagnostiqués et représentaientt 1,3% et 0,6% des cas respectivement. La recherche du virus HPV était faite par étude immunohistochimique à l’anticorps P16 pour l’ensemble de nos malades, les résultats étaient non concluants pour dix (10) malades pour des raisons techniques et négatifs pour le reste des patients. Conclusion Le CE des VADS reste une tumeur qui touche essentiellement le sujet âgé de sexe masculin et lié essentiellement aux facteurs de risque classiques. La détection du HPV est de plus en plus considérée comme une nécessité clinique pour l’établissement du profil pronostique et l’adaptation des traitements.