Les no man’s lands urbains

Abstract

Notre thèse porte sur le phénomène des no man’s land urbains désignant toutes formes d’espaces, inutile, et inoccupés. Ce phénomène est observé sur plusieurs échelles urbaines dans les Zones d’habitat urbain nouveau (ZHUN) à travers la ville d’El Khroub appartenant à l’aire urbaine de la ville de Constantine située à l’Est de l’Algérie. Les objectifs de cette recherche sont d’examiner ce phénomène à multiple dimensions, et de comprendre les dynamiques et les facteurs de son émergence de par les politiques urbaines conjoncturelles. Ce travail s’intéresse aussi à questionner leurs typologies, les pratiques et les modalités de son appropriations en nous basant sur plusieurs approches, méthodes et outils. L’approche théorique et les analyses conceptuelle, historique et typologique constituent le socle de l’étude. La méthode d’enquête intègre la participation des citoyens via les techniques de l’observation nécessitant l’élaboration d’une grille d’analyse et d’un tableau de bord, ainsi qu’un questionnaire.

Les résultats révèlent que les espaces no man’s lands urbains sont des assiettes foncières non affectés exprimant une consommation irrationnelle du foncier, ils occupent 33 % de la superficie de ville d’El khroub suites aux politiques urbaines successives et conjoncturelles se souciant prioritairement du relogement. Ce no man’s land urbain produit et diffusé par la ville moderne et plus particulièrement par les ZHUN, est induit par des impératifs techniques nés de la nécessité de liber les espaces en assurant à chaque logement son quota d’air, de soleil et d’espace de verdure. Impératifs érigés en règles intransigeantes de l’urbanisme moderne consacrés par la charte d’Athènes. S’ils posent aujourd’hui des problèmes d’espaces urbains non cohérents dans leurs occupations spatiales et pratiques sociales, ils sont aussi à potentialités et une opportunité à saisir en termes d’assiettes foncières dans les éventuelles interventions en intégrant la participation des habitants en réponse au contexte actuelle du développement durable. Cette recherche se voudrait une démonstration de cette double facette qui pourrait servir aux différentes interventions urbaines repensant la ville à travers ses espaces no man’s land toutes échelles confondues.