La gestion de la propreté urbaine et son impact sur l'amélioration du cadre de vie et de l'image de la ville

Abstract

La ville a longtemps été considérée comme un milieu insalubre, une image accentuée durant la période de la révolution industrielle et à l’origine de plusieurs maladies méconnues à caractère épidémique. Cette situation déplorable commença réellement à changer avec l’apparition du courant des hygiénistes au XIXe siècle, accompagnée de plusieurs découvertes en médecine et de la naissance des utopies progressistes et culturalistes pour faire sortir la ville du marasme dans lequel elle se trouvait. L’hygiène étant devenue une composante essentielle des politiques urbaines à cette époque, c’est à partir des années 1960 que la qualité du cadre de vie urbain est devenue une préoccupation majeure. Ceci a enclenché tacitement, la réflexion plus soutenue, de la problématique de la gestion des déchets urbains sous-jacente de celle de la propreté urbaine. La ville de Constantine ne sort pas de cette équation et souffre de multiples dysfonctionnements en liaison avec sa forte croissance urbaine qui a drainé une augmentation exponentielle de sa population. Ceci a eu un impact considérable sur la quantité des déchets produits en ville, qui a largement augmenté dans les dernières décennies, suite à l’exode rural remarquable vécu mais aussi, à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, en particulier par le changement des habitudes en matière de consommation alimentaire. Ces déchets ont, inévitablement, une influence néfaste sur la santé publique et sur l’environnement, provoquant divers types de pollutions : visuelle, olfactive... etc. En raison de leur caractère encombrant et/ou inesthétique, ils dégradent l’espace public et l’environnement et exposent une ville sale, insalubre, influençant négativement le cadre de vie des citoyens et l’image urbaine de la ville. L’objectif principal de notre recherche est de voir l’impact de la gestion de la propreté urbaine sur l’amélioration du cadre de vie des citoyens et de l’image de la ville. À ce propos, nous examinerons de près, ce qui se passe en matière de gestion de la propreté urbaine au sein de quatre quartiers de la ville de Constantine dont l’état des lieux nous interpelle. Notre point de départ pour ce travail a été d’élaborer un état des lieux de la situation réelle et actuelle de la propreté dans ces quartiers. Puis nous nous sommes appuyés sur une approche mixte (quantitative et qualitative), en réalisant une enquête auprès des habitants, suivie d’une grille d’observation objective (IOP grille), qui nous a permis d’évaluer la propreté en calculant plusieurs indicateurs de salissure. Les résultats de notre recherche ont montré que la majorité des habitants questionnés ne sont pas satisfaits du degré de propreté au sein de leurs quartiers, et que la plupart des quartiers étudiés sont considérés comme des quartiers insalubres, vu leurs indicateurs moyens de salissure (IMS) supérieurs à la normale. Notre recherche a révélé que cela était dû principalement à l’incivisme des habitants, d’un côté, et de l’autre, à l’insuffisance du personnel impliqué dans la besogne de la propreté et des équipements spécifiques nécessaires pour cela. Au vu de cela, la ville de Constantine à travers ses différents organismes affiliés doit initier des actions stratégiques claires, fondées sur une politique de propreté urbaine. Elle doit être basée sur une approche transversale et participative où tout le monde doit être responsabilisé, mais aussi fournir l’arsenal d’outils, de services et de moyens pour contrôler et évaluer la propreté dans les quartiers. Ce qui permettra d’améliorer l’efficacité du fonctionnement des services de propreté au sein de la ville et par conséquent améliorera le cadre de vie des citoyens et l’image de marque de la ville.